Workshop - African Business Academy

Deux jours pour permettre aux investisseurs de maximiser leur connaissance de l’Afrique et participer à sa création de valeur

 

Auteur : Diane Diallo, Consultante en Stratégie chez Dalberg Advisors, membre de la African Business Academy

Paris, 10 avril 2018. – Stéphane Brabant, Président de la African Business Academy (« AfBA »), présente l’association et les deux jours d’ateliers qui se tiennent pour la première fois cette année, au cœur de Paris. La finalité de l’AfBA tient en deux mots que ses membres ont à cœur de transmettre aux investisseurs et hauts cadres d’entreprises y participant : « mieux comprendre ». Plusieurs entreprises, essentiellement des entreprises multinationales, mais aussi des entreprises de plus petite taille, des secteurs de la banque, finance, industries extractives, éducation, télécommunications et relations publiques. Tous ont en commun leur volonté d’approfondir leur connaissance des spécificités du continent pour y entreprendre plus efficacement et plus durablement.

Le format des ateliers, organisés autour de trois thèmes généraux que sont les cultures, le droit et les institutions et les affaires, a été pensé pour favoriser les échanges et le partage d’expérience entre participants et intervenants. Ces ateliers sont préparés et délivrés conjointement par des personnalités de l’investissement en Afrique et des experts africains, tous reconnus pour leur connaissance du terrain et leur pédagogie. Gaël Boulch, Secrétaire Général de l’association, assure le lien entre chaque thème et ponctue les échanges de brèves présentations fournissant des données de contexte. Les séances sont conclues par un atelier de synthèse dispensé au cœur des trésors anthropologiques de l’Afrique savamment gardés au Musée de l’Homme.

La session « Cultures » ouvre avec beaucoup de pertinence les ateliers. Patrice Passy (Directeur Général, DB Conseil), éveille les consciences à l’importance de l’interculturalité pour la conduite des affaires en initiant une série de réflexions sur le rapport à l’autre et les valeurs africaines. « Comment percevoir la réalité sociale en Afrique ? » A cette question, Patrice Passy soutient que l’Afrique dispose d’un « fonds culturel commun » qui constitue une matrice à laquelle on peut adjoindre des spécificités régionales. Au nombre de ces traits communs, le rapport au temps. Un temps qui ne se gagne ni ne se perd, mais se partage afin d’établir un lien de confiance qui irrigue une relation durable et apaisée. Patrice Passy apporte les enseignements pratiques nécessaires à la création de relations qui doivent être humaines avant d’être professionnelles. Ses propos nous invitent, avant de céder à la pression cartésienne de l’agenda, à prendre le temps ; celui de la disponibilité, de l’ouverture et du partage.

La session « Droit et Institutions » est animée par Cédric Sinarinzi (Avocat, Linklaters LLP, Paris), Marilia Mayaki (Responsable juridique, Bouygues Bâtiment International, Paris), et Abdelkérim Mahamat Kreich (Avocat, Kreich Avocats, N’Djamena). Elle donne aux participants un aperçu général du cadre juridique et institutionnel des affaires en Afrique et des implications de ce cadre pour les investisseurs. Sont ainsi présentés un panorama des organisations regionales, de leur articulation et le cadre fiscal et juridique des investissements étrangers. Une attention particulière a été accordée au droit OHADA et aux traités bilatéraux d’investissement, deux thèmes qui donnent l’occasion de riches interactions entre intervenants et participants. Stéphane Brabant conclut la séance en rappelant qu’en Afrique plus qu’ailleurs, la pratique du droit doit être exemplaire car s’il est souvent de qualité, il ne peut servir de catalyseur au développement que s’il est rigoureusement appliqué par tous les acteurs. De même, les investisseurs doivent garder à l’esprit le sens du « juste », une valeur particulièrement sensible en Afrique, notamment au moment du retour sur les investissements effectués. Il souligne enfin que les droits fondamentaux des populations locales doivent bénéficier du même degré de vigilance.

 

Workshop - African Business Academy

Workshop - African Business Academy

Workshop - African Business Academy

 

 

 

 

 

 

La deuxième journée s’ouvre sur le thème le plus familier aux investisseurs présents : le « Business » mais présenté sous un angle nouveau. Ainsi, Wilfrid Lauriano Do Rego (Associé, KPMG) et Khaled Igue (Directeur des partenariats publics et institutionnels pour l’Afrique, OCP International; président du Club Afrique 2030) abordent en un tandem dynamique les thèmes de l’équité, du rythme des échanges et de l’informel dans le processus d’investissement. Ils rappellent le caractère fondamental du lien de confiance indispensable au succès des affaires. Ici encore, le temps est la matière première nécessaire à la création de ce lien. Les orateurs distillent de précieux conseils pour communiquer efficacement et élaborer des partenariats gagnant-gagnant sur le continent africain.

Cette édition s’achève au Musée de l’Homme où Manuel Valentin, anthropologue et historien des arts de l’Afrique, guide avec enthousiasme les participants sur le chemin de la compréhension du lien original entre l’étude de l’art africain et la conduite des affaires en Afrique. De la représentation de l’Homme aux sources profondes des croyances et coutumes africaines, l’historien enrichit chaque thème abordé aux précédents ateliers d’une portée symbolique, par une démonstration remarquable puisée dans l’histoire des cultures africaines. « Il n’y a pas une, mais des Afriques », insiste-t-il, avant de plonger les participants dans les archives privées du Musée, où ils ont l’opportunité unique de découvrir et d’analyser des pièces inédites cachées au grand public.

 

Workshop - African Business Academy

Workshop - African Business Academy

 

 

 

 

 

 

« La différence de la African Business Academy réside dans son approche : on est sur de l’Afrique expliquée, pas décrite », se réjouit un participant lors du cocktail de clôture. « Extrêmement instructif sur tous les points », déclare un cadre du capital-investissement développant des projets de plusieurs millions d’euros sur le continent. Les hauts cadres déployant ou souhaitant déployer leur activité en Afrique sont conquis. « Ces deux jours me poussent à m’améliorer. J’avais déjà effectué plusieurs missions en Afrique auparavant. Aujourd’hui, j’ai mieux compris des comportements, des attitudes. Je comprends mieux l’Afrique ! », déclare, enthousiaste, un participant autour d’un verre. Pari gagné, donc, pour l’association qui envisage de réitérer l’expérience deux fois par an et d’amplifier son impact en lançant un incubateur de solutions pour créer des dialogues et projets autour de l’écosystème des investissements en Afrique.

« La African Business Academy, c’est la parole donnée aux Africains pour parler de l’Afrique au reste du monde », souligne Stéphane Brabant. Partage et transmission, dans l’ouverture et l’engagement vers des investissements responsables sur le continent, telle est l’essence de l’African Business Academy, qui s’est manifestée avec éclat lors de cette première édition des workshops.

La African Business Academy est une association loi 1901. Elle vise à promouvoir l’Afrique comme écosystème d’investissements. Elle encourage les investissements responsables sur le continent.